"Discipline transversale et complexe, l’urbanisme est parfois réduit à la mise en œuvre technocratique d’une science de la planifi cation ou à l’application bornée de la réglementation des sols. L’urbanisme est avant tout le fruit de la rencontre entre les acteurs qui la pratiquent. Si, souvent, les objectifs des uns diffèrent de ceux des autres et que d’aucuns taxent les opérateurs privés de ne vouloir satisfaire que des intérêts mercantiles, il doit être admis que tous contribuent à façonner le territoire.
Pragmatique, le législateur encourage depuis plusieurs années les acteurs locaux (élus et techniciens) à dépasser l’opposition binaire (et parfois stérile) intérêt public/intérêt privé pour converger vers un intérêt collectif, ou tout au moins commun. C’est à travers ce vœu pieux que la notion d’urbanisme négocié a (ré)émergé avec les lois Grenelle puis ALUR, mettant ainsi en cause la « tradition » de l’urbanisme publique porté par les symboliques ZAC et par, feu, les PAE.
S’il est naturellement possible d’aménager un territoire sans recourir aux ZAC, la référence au lotissement (découper en vue de bâtir) effraie les collectivités compte tenu des formes urbaines caractéristiques produites en France ces trente dernières années. C’est cependant vite oublier que le lotissement a aussi produit la place Vendôme à Paris (1698) ou plus récemment la cité ouvrière de Noisiel (1872-1902) ou encore la cité jardin de Suresnes (1921-1939)."
