Les constats sont sans appel : le tourisme doit évoluer pour réduire son empreinte environnementale et assurer sa pérennité.
"Le tourisme doit évoluer pour réduire son empreinte environnementale et assurer sa pérennité :
Le tourisme est responsable de pollution et d’émissions de gaz à effet de serre (GES), notamment à cause des transports longue distance. En freinant brutalement le tourisme, la crise sanitaire a permis de poser un regard nouveau sur ce secteur. D’une part, elle a mis en avant le lien entre tourisme, pollutions et émissions de GES. D’autre part, elle a renforcé des pratiques jusqu’alors émergentes et a mis en lumière l’engouement des Français pour (re)découvrir leur pays.
Cette situation unique a offert une occasion de repenser le lien entre tourisme, développement local et développement durable. Car il y a désormais urgence. Dans notre étude, réalisée par la SCET et Carbone 4 pour le compte de l’ADEME, nous avons évalué que le tourisme a engendré 118 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2018, soit l’empreinte carbone annuelle de 11 millions de Français. Le tourisme est à l’origine de 11 % de l’inventaire national d’émissions de GES de la France, tout en représentant 7,4 % du PIB.4 Ces émissions proviennent aux trois quarts de la mobilité des touristes, le transport aérien représentant 40 % du total à lui seul. Cette part n’a cessé de croître depuis 20 ans. On comptait 674 millions de touristes internationaux en 2000 contre 1 500 millions en 20205 . Le poids croissant des transports et notamment de l’avion dans les pratiques touristiques invite à remettre en question le rapport à la distance dans les voyages. L’hébergement, les achats de biens et la restauration sont quant à eux à l’origine de 20 % des émissions. Au-delà de la production de GES, le tourisme génère aussi des pressions sur les ressources, des menaces sur la biodiversité ainsi que des besoins énergétiques accrus. Plus particulièrement, les mobilités touristiques génèrent des externalités délétères tant pour l’environnement que pour la santé publique (pollution atmosphérique, des milieux, nuisances sonores, accidentologie, etc.).
L’étude que nous avons réalisée sur le sujet pour l’ADEME6 montre que les externalités environnementales et sociales monétarisées des mobilités touristiques pourraient représenter 50 milliards d’euros en 2030."